• Chapitre 1 - WHCCYE

     

     

     

     

    Chapitre 1 - Complet

    Un homme excentrique et attirant, portant un costume noir, à la silhouette longue et mince

     

     

    Les nuages couvraient la montagne de manière à ce que l’on puisse voir une fine couche de neige. L’air était froid et rafraîchissant, sentant le pin et la neige. C’était une odeur agréable, idéale pour une balade.

    En descendant du bus, Jian Yao regarda aux alentours jusqu’à ce qu’elle aperçoive un chemin de pierre, qu’elle empruntât. Au bout de dix minutes, elle vit le toit vert grisâtre d’une maison de style européen. Depuis sa plus tendre enfance, elle avait toujours vu cette villa à la périphérie de la montagne.

    Même si vingt ans étaient passés, cette maison n’était pas du tout démodée à côté des bâtiments actuels. Elle avait été inoccupée ces dernières années, et il y avait même des rumeurs comme quoi elle serait hantée.

    Jian Yao y croyait quand elle était plus jeune, puisque la maison se tenait toujours seule dans la nuit sombre. C’est seulement en vieillissant qu’elle apprit la vérité. En réalité, le propriétaire était simplement parti à l’étranger avec son fils après la mort de sa femme.

    Cependant, la maison qui se tenait maintenant devant elle était différente de son souvenir. On lui avait donné un coup de peinture et on pouvait voir la lumière allumée de l’extérieur. Les mauvaises herbes entourant la maison avaient aussi été enlevées.

    Jian Yao était diplômée de sa quatrième année d’anglais. La raison pour laquelle elle était là aujourd’hui, était que son professeur lui avait proposée un travail à mi-temps de traductrice après avoir appris qu’elle était en vacances. Même si c’était bien payé, il avait mentionné que l’employeur était très difficile. Ce dernier avait rejeté tous les candidats qu’il lui avait proposés.

    Jian Yao cogna à la porte après avoir enlevé ses gants. Un homme, probablement dans la vingtaine, l’accueillit. Grand, mince et aux traits du visage délicat, il portait un fin pull et des baskets noires.

     

    “Jian Yao ?” demanda-t-il, un sourire effronté aux lèvres.

    Les joues de Jian Yao étaient rouges, peut-être à cause de la température extérieure. Au contact de l’air, sa respiration se transformait en un petit nuage et face à la force du froid, de petites larmes se formaient au coin de ses yeux. “Oui, je suis Jian Yao. Enchantée.”

    “Rentre” ; l’homme recula pour laisser Jian Yao avancer.

    Un rideau pourpre encadrait la fenêtre et de larges canapés au dossier courbé remplissaient la pièce. Dans un coin de la maison, Jin Yao vit une cheminée remplie de bûches. Cela ressemblait beaucoup à une maison type européenne. D’un côté, un escalier en bois sombre amenait au premier étage qui était très silencieux, comme s’il n’y avait personne. La seule chose qui ne semblait pas être à sa place étaient les grilles de métal attachées aux fenêtres qui empêchaient les rayons du soleil de passer. Les manches relevées, l’homme lava ses mains avant de proposer une tasse de thé à Jian Yao puis l’invita à s’asseoir. Quand il s’assit face à elle, Jian Yao sentit une odeur très légère et familière, mais elle ne pouvait se rappeler où elle l’avait senti auparavant.

    L’homme sourit amicalement à Jian Yao, et lui dit “Je suis Fu Zi Yu et le propriétaire de cette maison s’appelle Bao Jin Yan. Nous cherchons actuellement un traducteur afin de traduire ses documents anglais en chinois.” Jian Yao acquiesça, se demandant si le propriétaire était toujours le même ou si, peut-être, c’était un nouveau.

    Zi Yu sortit une pile de feuilles et un stylo, puis les tendit à Jian Yao en lui disant : “Donc, ne perdons plus de temps et commençons le test pour voir si vous êtes qualifiée pour ce travail. En une demi-heure, traduisez s’il-vous-plaît tous les articles anglais ci-présents.”

    Jian Yao survola les articles avant de s’y plonger : “Y a-t-il un ordinateur ici ?”

    Zi Yu fit non de la tête et un sourire, qui n’était d’aucune aide, apparut sur son visage : “Jin Yan aime quand c’est écrit à la main.”

    “Pas de problème,”

    Jian Yao pris le stylo et les papiers puis elle commença à travailler. Zi Yu se leva silencieusement et alla encore une fois laver ses mains à l’évier avant de s’appuyer contre une des fenêtres, buvant silencieusement son thé gorgée par gorgée.  

    “La victime a été agressée sexuellement, et certains signes montrent que ses mains ont été attachées ensemble. Il y avait aussi des blessures multiples sur la partie inférieure de son corps– “ Jian Yao était un peu surprise par le contenu, et s’arrêta dans sa traduction. Elle regarda Zi Yu, qui était indifférent.

    Comme Jian Yao avait déjà dans le passé eut de telles expériences en traduction – même si ce n’était pas aussi horrible –, elle surpassa sa surprise assez rapidement. Elle continua la traduction jusqu’à tomber sur un mot qu’elle ne connaissait pas. En regardant brièvement le texte, Jian Yao repéra un certain nombre de mots hors du commun. 

    “Avez-vous un dictionnaire spécialisé dans ce domaine ?”

    Zi Yu montra la bibliothèque sur le côté, et répondit : “Utilise-les comme bon te semble.”

    Jian Yao réussit à trouver ce qu’elle cherchait et se replongea dans la traduction de l’article.

    “Sexhanges –, Parenticide – ……” Ce n’était pas étonnant qu’elle ne connaisse pas le sens de certains mots.

    Après avoir finit sa traduction, Jian Yao se relut. Zi Yu regarda sa montre et fût plutôt surpris quand il vit que seulement vingt-cinq minutes s’étaient écoulées depuis le début du test. “Je reviens dans un moment, après avoir donné ça à Jin Yan.”

    Après avoir dit ça, Zi Yu monta au premier étage. Jian Yao s’assit simplement sur le canapé et attendit Zi Yu. Il revint peu de temps après et se lava les mains encore une fois avant de les essuyer dans son mouchoir. “Il est en train de regarder.”

    “Okay,” acquiesça Jian Yao.

    En attendant, Zi Yu commença à discuter avec Jian Yao. “Tu étudies à l’Université de la ville B ?”

    “Oui, je serais diplômée l’année prochaine.”, répondit Jian Yao.

    Zi Yu inclina légèrement la tête, “Je vois. Nous parlons depuis un moment, veux-tu essayer de deviner quel est mon métier ?”

    L’homme en face de Jian Yao avait l’air d’avoir quelques années de plus qu‘elle et il était très courtois. Il lui avait fait bonne impression. “Êtes-vous docteur ?”

    Le sourire de Zi Yu s’élargit, “Comment as-tu su ?”

    Jian Yao était plutôt contente d’être tombé juste, son regard fixé sur les fins doigts de Zi Yu. “C’était juste un coup de chance, puisque je vous ai vu laver vos mains à plusieurs reprises ce qui veut dire que vous avez des tendances maniaques. J’ai aussi senti une très légère odeur de désinfectant émanant de vous et de vos doigts… Ça ressemblait assez au comportement d’un docteur.”

    “Je suppose que je vais le prendre comme un compliment alors,” répondit Zi Yu. Ils continuèrent à parler de choses et d’autres quand la conversation revint d’une certaine manière à Bao Jin Yan. A sa mention, Zi Yu soupira. “Je pars dans quelques jours, mais je m’inquiète pour Jin Yan. Pour être honnête, il est quelqu’un d’assez refermé.”

    Jian Yao l’écouta simplement sans poser de question et sourit poliment.

    Zi Yu lui lança un regard avant de continuer, “Même s’il est revenu depuis un petit moment, il n’a toujours pas d’amis. Je parie que tu ne sais pas quand il est revenu.”

    Le sourire de Jian Yao ne changea pas, comme s’elle n’avait pas l’intention de continuer sur ce sujet. Cependant elle vit que Zi Yu la fixait, semblant attendre sa réponse. Même si Jian Yao se sentait un peu mal à l’aise, elle répondit honnêtement. “Il est revenu l’année dernière, n’est-ce pas ?”

    “Comment le sais-tu ?”, demanda Zi Yu.

    “Je suis passée par ici l’année dernière pendant mes vacances et je n’ai vu aucune plante grimpante. Mais quand je suis arrivée aujourd‘hui, j’ai vu que ces plantes atteignaient quatre ou cinq mètres. Chez moi, cela prend environ un an pour qu’ils grandissent autant.”

    Etonnamment, ils discutaient ensemble depuis une demi-heure déjà. Zi Yu regarda sa montre, un sourire sur le visage. “Il est assez tard, pourquoi ne rentres-tu pas la première ? Je t’appellerai pour te donner notre décision.”

    Jian Yao acquiesça.

    “Merci d’être venue aujourd’hui, s’il décide de t’embaucher, il y aura un contrat. Tu travailleras ici vingt jours d‘affilé et toutes les traductions devront être faites sur cette durée. De plus, toutes les informations sont confidentielles, donc tu ne peux rien ramener chez toi.” Zi Yu l‘informait en la reconduisant à la porte. “Jin Yan se repose actuellement, tu n’es donc pas autorisée à monter au premier étage. Pour les autres détails, nous en discuterons au moment de la signature.”

    Quand Jian Yao quitta la maison, il faisait presque nuit.

    Le soleil se couchait, éclairant l’endroit d’une lueur orangée. C’était particulièrement beau quand les rayons se posaient sur les cristaux de la neige blanche et des feuilles couvertes de neige. 

    Jian Yao était plutôt confiante quant au résultat de l’entretien, malgré le fait que son employeur ne s’était pas montré ne serait-ce qu’une fois, ce qui le rendait mystérieux et un peu excentrique.

    Mais au final, ce travail lui avait été conseillé par son professeur, il devrait donc être sûr.

    Après s’être éloignée un peu de la maison, Jian Yao se retourna pour regarder la maison une dernière fois.

    Depuis la fenêtre au premier étage, elle aperçut un homme grand et mince, portant un costume noir. Une vue plutôt plaisante pour Jian Yao. Cependant, elle était trop éloignée de la maison pour voir clairement son visage.

    Une fois que Jian Yao fût partie, Zi Yu monta rapidement à l’étage.

    Comparé à l’élégance accueillante du rez-de-chaussée, le premier étage était plutôt sombre et froid. Il y avait un certain nombre de pièces vides, tout comme les murs.

    En se rendant à la pièce au bout du couloir, il vit que la porte était entrouverte.

     Il l’ouvra et s’appuya contre la porte. Il n’y avait aucun homme élégant et raffiné ici, ce qui le fit jurer bruyamment.  

    Cela poussa l’homme qui était en train de lire à regarder Zi Yu. Cependant, à peine une seconde plus tard, il avait déjà repris sa lecture.

    Zi Yu était nonchalant quand il avait pris la traduction de Jian Yao pour la ramener à cet homme. “Elle a une écriture magnifique et traduit parfaitement.”

    Zi Yu sortit un papier de sa poche et le déplia. Sur le papier, il y avait quelques questions comme quelles étaient ses occupations, depuis combien de temps Ji Yan avait emménagé etc.

    Oui, c’était ce que Zi Yu venait de faire deviner à Jian Yao.

    Il jeta le bout de papier sur la table et dit, “Elle a réussis à répondre correctement à toutes ces questions. Te satifait-elle ?”

    Les lèvres de l’homme se relevèrent un peu.

    Voyant cette expression, Zi Yu avait peur qu’il fasse encore son difficile. Il prit une chaise et s’assit en face de lui.

    “Si tu n’es pas satisfait avec elle, tu peux toujours traduire toi-même. En plus, je ne suis pas ton assistant et sans oublier que je rentre bientôt, donc ne compte pas toujours sur moi pour faire tes corvées.”

    L’homme sortit la tête de son livre, une expression bizarre sur le visage, et répondit :

    “Mon temps n’est pas utilisé pour faire ces choses absurdes.”

    Pendant un moment, Zi Yu ne sut comment lui répondre. “Tu es un expert en homicides et elle est juste une traductrice, je ne comprends pas pourquoi tu dois tester ses talents d’observatrices ? Je suis prêt à parier qu’elle pense que je parle trop.”

    Cette fois, l’homme fit un sourire très doux.

    “Evidemment, je ne peux autoriser une personne stupide à traduire mon travail. Si cette personne n’est pas assez méticuleuse, elle traduira simplement l’article. Elle ne sera pas capable de traduire les détails les plus fins et ne pourra certainement pas comprendre le vrai sens de ces mots.”

    Zi Yu ne savait vraiment pas s’il devait rire ou s’énerver mais il était fatigué de ce caractère. “Donc cela veut dire que Jian Yao peut te comprendre ?”

    Pendant un instant, l’homme eut l’air absent. Puis il retourna à sa lecture et dit, “Personne ne pourra jamais me comprendre.”

     

     

     


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